Le débat sur la vaccination obligatoire a fait beaucoup d’encre, mais la ministre de la Santé est restée sur ses positions en rendant obligatoires 11 vaccins contre 3 seulement en 2017. Les enjeux en termes de santé étant opposés aux personnes « anti-vaccins », il est donc nécessaire de faire le tour de la question.
La vaccination, un geste citoyen
Louis Pasteur, scientifique et médecin français du XIX° siècle, se retournerait dans sa tombe s’il voyait le peu de considération que les français font de sa découverte. Par l’injection d’un corps étranger diminué de son pouvoir pathogène, l’organisme humain va créer des défenses spécifiques. Cette méthode s’est bien améliorée depuis sa découverte et a permis de sauver de millions de vie. En France, la vaccination a permis d’éradiquer des maladies et de freiner la contagion d’autres. Aujourd’hui, la France est le premier pays au monde en termes de scepticisme contre la vaccination. Cet acte citoyen permet de se protéger contre la maladie, protéger ceux qui ne peuvent pas se vacciner, limiter la propagation de certaines infections et éradiquer certaines maladies.
8 vaccins en plus obligatoires pour une couverture améliorée
Diphtérie, tétanos et polyomyélite était les pathologies pour lesquelles la vaccination était obligatoire en France. A cela, il faut rajouter la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, les infections au virus Haemophilus influenzae type B, l’hépatite B, le méningocoque C et le pneumocoque. Toutes ces maladies sont mortelles. Alors que la France pensait éradiquer la rougeole en 2004, cette maladie est en pleine recrudescence avec des milliers de cas déclarés chaque année. A Bordeaux, une épidémie grandit cette année avec des hospitalisations et un fait nouveau : il n’y a pas que les jeunes enfants qui sont touchés car 1/3 des malades ont plus de 15 ans ! Tout cela est du au fait que le nombre de personnes vaccinées ait fortement diminuée ces dernières années. On estime que si 95% de la population est vaccinée, il y a de fortes chances pour éradiquer la maladie pour laquelle on est vacciné. C’est pour cette raison que la ministre a décidé de rendre obligatoire ces 11 vaccins, pourtant fortement recommandé jusqu’alors. Les enfants de moins de 2 ans au 1er janvier 2018 ne pourront plus rentrer en communauté s’ils ne sont pas vaccinés.
Les antivaccins à la recherche d’arguments valables
Une forte communauté d’antivaccins, pourtant animé par des médecins, mettent en avant des arguments pour au contraire limiter la vaccination. De nombreuses accusations sont fausses et mal renseignées. Voici les informations permettant de stopper les idées reçues contre la vaccination :
- Les vaccins ne provoquent pas de maladie, ils ne font pas de mort à la différence de la maladie elle-même.
- La vaccination et les vaccins sont très connus depuis plus d’un siècle et ils sont très surveillés. Ils ne provoquent parfois que des effets indésirables mineurs transitoires. Certaines personnes ne peuvent malheureusement pas se faire vacciner en raison de leur état de santé. C’est lorsque chacun se vaccine que l’on protège ces personnes.
- Les vaccins contiennent des adjuvants comme l’aluminium qui booste l’activité du vaccin et qui permet donc de diminuer les doses d’antigènes administrés. Il ne provoque pas de maladie, confirme le Haut Conseil de Santé Publique.
- Cette stratégie ne fait pas gagner plus d’argent aux laboratoires pharmaceutiques. Il s’agit même de l’inverse. Les moyens déployés pour soigner les malades coûtent bien plus cher à l’assurance maladie et rapportent donc plus aux laboratoires. En s’investissant dans la couverture vaccinale, ils montrent un engagement fort dans l’amélioration de la santé.
- Les nourrissons ne reçoivent pas d’injections avant 1 mois. Puis une à 2, 4, 5, 11, 12 et 15 à 16 mois. Les 10 injections étalées sur 2 ans permettent de renforcer progressivement les défenses contre les maladies sans pour autant trop solliciter les défenses immunitaires largement capables de réagir.
Pour plus d’information :
http://www.who.int/vaccine_safety/committee/reports/october_1999/fr/
http://inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/vaccination/index.asp#enfant
Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS